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Sujet cinéma

Démarré par stef, 3 Mar 2011, 19:35

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Springfield83

Citation de: H_2_B le 26 Août 2014, 11:59
Concernant Only God Forgives je ne compte absolument pas le regarder ayant détesté Drive. Ce que je trouve marrant c'est que tout ce que j'avais détesté dans ce film semble se retrouver dans Only God Forgives et là, le grand public n'a pas aimé non plus. Ta critique Sylvain, j'ai lu les mêmes défauts dans d'autres critiques du film et c'est exactement les mêmes éléments que je reprochais à Drive. Voilà, tout ça pour dire que je trouve marrant et même un peu surprenant qu'on reproche à Only God Forgives ce qu'on avait applaudis dans Drive.

Personnellement j'ai préféré Drive, j'ai trouvé le tout plus humain avec des acteurs plus vivants comme Bryan Cranston, ou la mère malgré une ambiance froide. Ici, tous les personnages sont froids, aucun n'est humain à part peut-être la copine du protagoniste...
Autant dans Drive je trouvais que le choix de faire peu parler Ryan Gosling était propre à l'identité du personnage, c'est un tueur. Autant ici, malgré le fait qu'il dirige un trafic de drogue, il paraît très soumis par rapport à d'autres personnages et ne bronche pas.

Citation de: Dr. Nick le 26 Août 2014, 12:06
Tiens j'avais l'intention de voir The place beyond the pines, je suis content d'avoir l'avis de quelqu'un avant de voir le film, merci Summerfield. ;)
Et bien... De rien...  :)

Citation de: Sam Szyslack le 26 Août 2014, 12:37
Toujours aussi agréable à lire Sylvain. :) Only God Forgives me tentait pas mal malgré les critiques assassines qu'il a reçu. J'avais beaucoup apprécié Drive et j'aimerais voir les autres films de Refn, surtout la trilogie Pusher qui m'intrigue beaucoup.

Merci.  :)
Moi j'ai pas trouvé le film mauvais mais beaucoup de choses font que je ne peux pas l'aimé non plus.

Charles Montgomery Burns

Citation de: H_2_B le 26 Août 2014, 11:59
Concernant Only God Forgives je ne compte absolument pas le regarder ayant détesté Drive. Ce que je trouve marrant c'est que tout ce que j'avais détesté dans ce film semble se retrouver dans Only God Forgives et là, le grand public n'a pas aimé non plus. Ta critique Sylvain, j'ai lu les mêmes défauts dans d'autres critiques du film et c'est exactement les mêmes éléments que je reprochais à Drive. Voilà, tout ça pour dire que je trouve marrant et même un peu surprenant qu'on reproche à Only God Forgives ce qu'on avait applaudis dans Drive.

Moi je trouve justement que Drive est totalement différent d'OGF. Avec Only God Forgives, on est devant un film purement sensoriel qui n'explore que l'image sans jamais vraiment accorder du sens à l'histoire. La première demi-heure du film, on a véritablement du mal à savoir s'il se passe quelque chose et on commence à comprendre qu'il n'y a pas la moindre once d'intrigue, c'est une succession de scènes totalement oniriques certes absolument magnifiques très Wes Andersonnisé dans la symétrie mais rien pour justifier ce choix de mise en scène si ce n'est la beauté. Beaucoup de couleurs chaudes sont utilisées pour mettre les personnages à vifs mais on ne sait pas pourquoi ils le sont.

Pour moi seuls les fans hardcore de l'image s'éclatent devant ça. C'est une nouvelle forme de "déposage de cerveau à l'entrée de la salle pour kipher le film à fond".

La différence avec Drive, c'est que chaque scène est non seulement extrêmement bien foutue et innovatrice, mais en plus il y a une histoire intéressante derrière. Chaque personne défend une idée, ou se bat pour survivre. C'est une symbiose parfaite entre l'adrénaline d'un film hollywoodien et un film sensoriel. La tension est magistralement bien orchestrée, les deux scènes de course du film sont justes extraordinaires on a l'impression de voir un vrai pilote de formule 1 dans les yeux de Ryan Gosling.

En parlant de lui, il contribue beaucoup à la qualité du film. Son personnage est mystérieux du fait qu'il ne parle que lorsque c'est nécessaire, et encore. Sa façon de surveiller le gamin, de protéger la mère, même la séquence finale de la vengeance il reste imperturbable jusqu'au bout, excepté lorsqu'il réalise que la vie de ses proches sont en danger. Et le fait qu'il soit calme ne fait qu'accentuer la violence et la puissance des scènes d'actions du film.
La boucherie dans l'hôtel est juste dantesque sur tous les points, pareil pour la course-poursuite qui la précède ou lorsqu'il achève le méchant sur la plage, ou la balle sur la tête du mec dans la boite de strip-tease... c'est monstrueux la tension grandissante tout au long du film, ce qu'on ne retrouve pas chez Only God Forgives parce qu'on ne sait pas pourquoi tous les autres sont froids et distants, on a aucun background. La prestation de Gosling dans Drive apporte du poids au personnage, là le fait qu'il ne parle pas le transforme juste en statue inutile.
Je suis vide avant d'être plein, et on me jette dès que je le suis. Que suis-je ?

H_2_B

À nouveau, ce que tu reproches à OGF, c'est ce que je n'ai pas aimé dans Drive. "un film purement sensoriel qui n'explore que l'image sans jamais vraiment accorder du sens à l'histoire" c'est ce que j'ai toujours critiqué dans Drive : une belle imagerie au profit d'un scénario solide.

Au point où je trouve que le film part totalement en sucette et s'écarte entièrement de sa ligne directrice dès la fameuse scène de l'ascenseur. Y a une rupture ans cette scène qui n'entre pas dans la logique de ce qui s'est passé avant et le film devient inutilement violemment sans qu'on comprenne réellement pourquoi. C'est vraiment à ce moment là que le film m'a perdu et que j'ai arrêté d'espérer voir une logique de scénario. Encore une fois, la scène est très belle mais elle n'est pas logique avec le personnage du Driver. Et le problème est dû selon moi à une mauvaise gestion de la psychologie du personnage.

Parce qu'à force de peu parler, de ne montrer aucune émotion, de ne pas avoir d'identité (le Driver n'a même pas de nom, on ne peut pas faire plus symbolique comme non-caractérisation), d'agir selon ce qu'on attend de nous plutôt que de ce qu'on veut réellement faire sans exprimer ses états d'âme, comment comprendre un personnage ? Il pourrait y avoir une évolution psychologique du personnage, mais ce n'est pas le cas : il y a une rupture psychologie. On commence à comprendre comment agit le Driver et soudain, le gars agit de manière totalement illogique par rapport à ce qu'il a montré jusque là. Passer de passif à violent sans réel élément déclencheur, je trouve que ce n'est scénaristiquement et même psychologiquement pas logique. Et je ne crois pas avoir été le seul à avoir été totalement perdu durant cette scène vis-à-vis du comportement du personnage. C'est là que le film a commencé à m'agacer en multipliant les scènes de violence que je juge inutiles et qui foutent presque en l'air le travail de la première partie du film qui, si elle était un peu ronronnante, avait au moins une ligne directrice qui semblait plus ou moins claire.

"il y a une histoire intéressante derrière" là non plus je ne suis pas vraiment d'accord dans le sens où, l'histoire est tout ce qu'il y a de plus basique. C'est comme Avatar, l'univers, l'imagerie est bien foutue mais l'histoire est quand même ultra basique. C'est pareil pour Drive qui reprend la formule du justicier solitaire qui essaye d'accomplir une bonne action pour son salut (et pour ça, je trouve que la scène vers la fin où on se demande s'il est mort ou pas elle une des plus cohérente et mieux foutue du film pour tout le parallèle qu'on peut faire avec l'idée de résurrection).

Refn a choisi de miser principalement sur l'imagerie, la forme pour transcender cette histoire vue mille fois mais, et encore une fois c'est personnel, je n'aime pas cette façon de faire. La psychologie n'est pas travaillée, le personnage principal est extrêmement froid et du coup pour ma part pas du tout attachant. Tu le vois comme mystérieux par son comportement, moi je le vois comme apathique. Du coup, dans cette vision du film, c'est normal que je trouve son retournement totalement illogique parce que rien dans le film ne laisse supposer une telle personnalité cachée ou grandissante. Et c'est pour ça que je trouve que d'un point de vue scénaristique, le film ne tient pas et que l'entreprise me semble vaine.

Charles Montgomery Burns

CitationParce qu'à force de peu parler, de ne montrer aucune émotion, de ne pas avoir d'identité (le Driver n'a même pas de nom, on ne peut pas faire plus symbolique comme non-caractérisation), d'agir selon ce qu'on attend de nous plutôt que de ce qu'on veut réellement faire sans exprimer ses états d'âme, comment comprendre un personnage ? Il pourrait y avoir une évolution psychologique du personnage, mais ce n'est pas le cas : il y a une rupture psychologie. On commence à comprendre comment agit le Driver et soudain, le gars agit de manière totalement illogique par rapport à ce qu'il a montré jusque là. Passer de passif à violent sans réel élément déclencheur, je trouve que ce n'est scénaristiquement et même psychologiquement pas logique. Et je ne crois pas avoir été le seul à avoir été totalement perdu durant cette scène vis-à-vis du comportement du personnage. C'est là que le film a commencé à m'agacer en multipliant les scènes de violence que je juge inutiles et qui foutent presque en l'air le travail de la première partie du film qui, si elle était un peu ronronnante, avait au moins une ligne directrice qui semblait plus ou moins claire.

Mais est-ce que ce n'est pas le but de le rendre imprévisible ? C'est justement l'idée qu'il peut "snap" à tout moment, on ne peut pas l'anticiper, c'est ça qui fait la force de la plupart des scènes d'actions. Jusqu'à ce qu'on arrive au retournement de situation où il devient violent à souhait.
Je ne trouve pas au contraire qu'il agit de manière illogique, on nous montre depuis le début qu'il possède deux personnalités relativement distinctes, justement parce qu'il mène une double-vie, d'un coté celle du Driver bourrée d'adrénaline, de l'autre celle du garagiste ennuyeux.
En partant de ce principe, je n'ai pas été choqué de le voir péter un plomb, au contraire. D'autant que comme je l'ai dit, on voit depuis le début que son entourage importe énormément pour lui, et cette scène montre de la meilleure manière qui soit qu'il est prêt à tout pour les protéger en plus d'une mort certaine dans cette séquence.

Citation"il y a une histoire intéressante derrière" là non plus je ne suis pas vraiment d'accord dans le sens où, l'histoire est tout ce qu'il y a de plus basique. C'est comme Avatar, l'univers, l'imagerie est bien foutue mais l'histoire est quand même ultra basique. C'est pareil pour Drive qui reprend la formule du justicier solitaire qui essaye d'accomplir une bonne action pour son salut (et pour ça, je trouve que la scène vers la fin où on se demande s'il est mort ou pas elle une des plus cohérente et mieux foutue du film pour tout le parallèle qu'on peut faire avec l'idée de résurrection).

Attention ne nous méprenons pas, j'ai bien dit qu'elle était intéressante, mais jamais qu'elle était intelligente, innovatrice ou complexe, bien au contraire, elle est tout ce qu'il y a de plus simple. Mais je ne vois pas en quoi cela devrait peser sur la qualité du film. Il en existe beaucoup de très grande qualité dont le schéma est plus que classique, toi qui est fan du genre le plus "codifié" du cinéma, je pense que je ne t'apprends rien.

Puisqu'on est sur Avatar, j'ai trouvé que c'était un divertissement de très grande qualité au niveau de l'image, mais tout ce qu'il y a de plus classique pour le scénario. Ce qui rend Drive bien meilleur à mon goût c'est déjà, le coté moins bourrin mais aussi et surtout la narration.

J'apprécie Drive bien plus qu'Only God Forgives justement parce que dans OGF, y'a rien mais quand je dis rien c'est vraiment, le film n'a objectivement aucun sens, il part de rien pour aller nulle part. Si Drive n'a pas la prétention d'avoir le scénario de The Prestige, il existe au moins une ligne directrice, tu l'as dis toi-même. J'ai cette sensation que le film est hollywoodien, ce que je ne retrouve pas dans OGF. Y'a cette envie chez le réal de faire frissonner le spectateur, et de l'autre coté c'est juste "dafuq ??". Si tu as ne serait-ce qu'un minimum apprécié Drive, franchement tu devrais essayer. Tu vas vraiment remettre en perspective la longueur et la qualité d'une intrigue, je t'assure que y'a un écart grand comme le Grand Canyon.
Je suis vide avant d'être plein, et on me jette dès que je le suis. Que suis-je ?

H_2_B

Citation de: Charles Montgomery Burns le 26 Août 2014, 18:21
Mais est-ce que ce n'est pas le but de le rendre imprévisible ? C'est justement l'idée qu'il peut "snap" à tout moment, on ne peut pas l'anticiper, c'est ça qui fait la force de la plupart des scènes d'actions. Jusqu'à ce qu'on arrive au retournement de situation où il devient violent à souhait.

Ah mais je ne dis pas le contraire. Qu'un personnage soit imprévisible, c'est cool, ça fait du plot twist, ça renverse la vapeur et ça relance l'intrigue. Encore faut-il que ce soit cohérent avec le personnage. Et je trouve que dans Drive, ce n'est pas le cas. Il faut qu'il y ait une certaine évolution logique dans la psychologie du personnage pour rendre ses actions, mêmes si on ne les acceptent pas parce qu'on s'était fait une certaine idée du personnage, logiques.

Là, ça arrive soudainement sans véritable explication et ça décrédibilise le personnage. Si Refn avait plus bossé  la psychologie du Driver, alors je l'aurais accepté ( bien sûr, tout dépend de la manière dont il aurait fait ça) sauf qu'à force de trop vouloir cacher ses émotions, y a pas vraiment de psychologie perceptible ou développée. Le gars est spectateur de sa vie jusqu'à ce qu'il devienne soudainement acteur. Ce qu'il fait qu'il passe d'un état à l'autre n'est pas expliquée et ne fait pas sens à ce qu'on savait sur le personnage. De fait, j'ai trouvé ça bâclé.

Mais comme je l'ai dit plus haut, ça dépend aussi de la vision de base qu'on a du personnage. Tu trouves que ce manque de caractérisation le rend mystérieux alors que moi je trouve que c'est une facilité, voire une faiblesse scénaristique. Tu dis qu'il possède deux personnalités du fait de sa double-vie. Double-vie, ok, mais son comportement dans les deux est sensiblement la même. Du coup, "double-personnalité", pas d'accord. Si dans ses deux activités on nous avait montré un gars qui agit de manière différente, son changement de comportement à partir de la scène de l'ascenseur serait bien plus logique parce qu'on sait qu'il est capable d'être différent. Mais rien ne le montre avant et la scène de l'ascenseur m'apparaît alors comme un simple retournement de veste sur la personnalité du personnage pour faire avancer l'histoire sur un tout autre terrain. Le film est presque schizophrénique à ce niveau là parce qu'on passe d'un drame intimiste pas totalement désagréable à un revenge movie à la Taken où le but est de castagner le plus de gars possible.

Quand je dis que l'histoire n'est pas intéressante, je veux dire qu'elle n'apporte rien de plus pour transcender le fait qu'elle soit basique. Et comme je trouve que le scénario ne marche pas, l'histoire basique n'est pas transcendé et dès lors, je ne la trouve pas spécialement intéressante. Un film avec des histoire inintéressante, ça peut le faire. Il suffit (je dis ça comme si c'était facile mais ce n'est bien sûr pas le cas) d'y apporter une plus-value. Drive mise à fond sur la réalisation mais pas tant dans le fond. Le film n'essaye pas de rendre son histoire intéressante mais bien son imagerie. La réalisation est intéressante, pas l'histoire.

Citation de: Charles Montgomery Burns le 26 Août 2014, 18:21
Si Drive n'a pas la prétention d'avoir le scénario de The Prestige, il existe au moins une ligne directrice, tu l'as dis toi-même.

Oui, mais j'ai aussi et surtout dit que si elle était claire au début, elle prend une toute autre direction qui n'est pas en adéquation avec sa première partie. Décider au milieu du film de changer de ligne directrice, c'est un peu facile. C'est comme si dans Dallas Buyers Club, McConaughey décidait de casser la gueule à tous les mecs du congrès pour débloquer la recherche contre le sida. Ça ne rentrerait pas dans la logique du film qui perdrait en crédibilité. Pour moi, à partir du moment où le Driver commence son rixe vengeur, le film perd en crédibilité.

Et à nouveau, quand tu dis "Y'a cette envie chez le réal de faire frissonner le spectateur, et de l'autre coté c'est juste "dafuq ??"" le côté "dafuq" c'est ce que j'ai ressenti en regardant Drive. Depuis ma première critique, je l'ai toujours dit : à partir de la scène de l'ascenseur, le film se barre en couille mais total. Ce n'était vraiment pas nécessaire.

Mais bon encore une fois, je le redis, la réalisation est exemplaire et en cela, le film n'a rien de honteux. Juste que le scénario est très faible et que personnellement, ne faire que du beau pour le style ne m'intéresse pas sur 1 h 30 de film. En court-métrage, je pense que ça aurait mieux marcher sur moi.

Charles Montgomery Burns

Comme tu dis on a deux interprétations différentes du personnage, donc en définitif ça sert à rien d'essayer de se convaincre l'un l'autre du contraire.

Je tiens juste à revenir sur le fait que l'on ne précise pas pourquoi le personnage devient presque "fou" avec la scène de l'ascenseur. Au contraire, je trouve que la scène du motel nous montre relativement bien de quoi le personnage est capable, il a menacé une femme avec qui il a tenté de faire un deal sans aucun scrupule, il est prêt à tuer également, je ne comprends pas que tu n'aies pas vu venir ça.

Est-ce que c'est l'acte de tuer l'homme dans l'ascenseur qui t'as surpris ou la façon dont il le fait qui est dérangeante ? Si c'est l'acte en lui-même, je le redis, ce n'est pas son premier meurtre du film, et clairement pas son premier crime. Si c'est la violence de la scène, à mon sens il faut la mettre en parallèle avec le reste de la séquence dans l'ascenseur qui est juste de toute beauté, calme, paisible. Un court instant qui vaut mille mots pour dire que le Driver tient à ses proches. Les deux extrêmes sont sujets à comparaison.

Pour moi il a bel et bien une double personnalité. Effectivement il n'est pas très bavard dans ce qu'il fait, mais en tant que garagiste il est aussi calme, gentil au premier abord, pas forcément avenant, mais qui ne ferait pas de mal à une mouche. Alors que lorsqu'il est dans la peau du Driver il est capable d'une violence inouïe. Chose qu'il s'efforce de cacher à la fille et son gosse jusqu'à ce que ça soit plus possible. Dans l'ascenseur, c'était eux ou le tueur à gage.
C'est la toute la subtilité du jeu de Ryan Gosling ! Son aspect silencieux prend un sens différent dans deux situations opposées et reste pourtant plus ou moins la même.

CitationOui, mais j'ai aussi et surtout dit que si elle était claire au début, elle prend une toute autre direction qui n'est pas en adéquation avec sa première partie. Décider au milieu du film de changer de ligne directrice, c'est un peu facile. C'est comme si dans Dallas Buyers Club, McConaughey décidait de casser la gueule à tous les mecs du congrès pour débloquer la recherche contre le sida. Ça ne rentrerait pas dans la logique du film qui perdrait en crédibilité. Pour moi, à partir du moment où le Driver commence son rixe vengeur, le film perd en crédibilité.

Et à nouveau, quand tu dis "Y'a cette envie chez le réal de faire frissonner le spectateur, et de l'autre coté c'est juste "dafuq ??"" le côté "dafuq" c'est ce que j'ai ressenti en regardant Drive. Depuis ma première critique, je l'ai toujours dit : à partir de la scène de l'ascenseur, le film se barre en couille mais total. Ce n'était vraiment pas nécessaire.

D'un autre coté, le film est tiré d'un livre à la base. On peut donc supposer que si Refn a été un minimum fidèle au matériel d'origine, il a du se contenter de ce qu'il avait comme scénario de base. C'est aussi pour ça que tout ce qui peut se retenir à autre chose que le fond comme tu dis, est calculé au millimètre. La musique, le cadrage, la lumière, les acteurs, la gestion du son, de la tension du film... tout ce qui peut être défini sans toucher à l'intrigue fondamentalement est d'une précision difficile à égaler.

Sinon tiens en parlant de Dallas Buyers Club, j'ai vu le film récemment et j'ai bien apprécié. Deux très belles performances de la part de McConaughey et Leto. J'en ferais une petite ciritque à l'occasion si jamais ça t'intéresse. :)
Je suis vide avant d'être plein, et on me jette dès que je le suis. Que suis-je ?

Maurry Christmas!

Je viens d'aller voir Lucy au cinéma et j'ai beaucoup. J'ai beaucoup aimé comment le film était filmé et j'adore le développement avec les pourcentages. On sentait vraiment le style de Luc Besson et c'était marrant de voir autant de français dans le film (surtout que les français parle français dans la VO). J'ai particulièrement la prestation de Scarlett Johansson et les scènes de l'exposé de Morgan Freeman. Un superbe film, court, mais qui raconte toute une histoire et qui se termine par une très bonne fin. Une fin un peu moins punch que je m'attendais mais c'était une très belle fin. Mon moment préféré dans le film c'était vraiment la scène [spoiler]100%[/spoiler] qui était d'une intensité folle et qui me faisait penser un peu à Another Earth, pas dans les actions mais plutôt dans le fond.

Un très bon divertissement que je vous recommande.

Sam Szyslack

Hier j'ai vu Pacific Rim de Del Toro (qui à fait les deux Hellboy que j'adore) et je me suis éclaté. On peut ne pas aimer le film mais on ne peut pas dire qu'il soit mal fait. Autant la forme avec les effets spéciaux impressionants et ces jeux de lumière à tomber, que l'univers développé tout autour. J'ai trouvé que c'était vraiment intéressant de confronter des monstres typiquement japonais (en même temps ce sont des kaijus) face à des robots typiquement américains : ils représentent souvent les robots massifs et "lourds", les Japonais c'est tout l'inverse, les robots sont légers, élancés... Je trouvais ça intéressant, surtout que la direction artistique est merveilleuse.

Il y a vraiment une ambiance typiquement jap' j'ai ressenti. Et ça fait presque du bien j'ai envie de dire, ça change. Et puis les effets de lumières et de couleurs... C'est quelque chose que j'aime beaucoup dans le cinéma (Eyes Wide Shut ^^ même si Régis trouve les couleurs dégueulasses :P) et ici c'est vraiment beau. Le film est d'une beauté inouie, avec des plans incroyables, tellement bien fichus.
Les personnages fonctionnent, même les deux comic relief. Quand ils sont arrivés, j'ai été refroidi (pitié que çe ne fasse pas comme Rob Schneider dans Judge Dredd pitié !) et au final, ils sont intéressants et attachants. Ils servent l'histoire tout en était comiques. La musique Egalement est magnifique...

Et une grande qualité également, c'est la réalisation merveilleuse de Del Toro. Il a un don pour filmer les créatures. C'est à l'échelle des Jaeger et c'est génial. Le film est un rêve de Del Toro et un rève de gosse. Franchement, c'est l'un des meilleurs blockbusters et l'un des plus beaux depuis longtemps.


Au fait, les scènes avec Ron Perman sont excellentes, d'autant plus qu'il est à fond dedans. Mention à la scène où ils sortent dans Tokyo qui m'a fait penser beaucoup à la scène du marché des Trolls d'Hellboy. ^^


   Le reportage gonzo allie la plume d'un maître-reporter, le talent d'un photographe de renom et les couilles en bronze d'un acteur.

Springfield83

#7343
Très sympa ton avis à chaud comme ça.  :)
Tu me donnes envie de voir ce film même si j'avais pas accroché aux deux Hellboy. Je dis pas qu'ils sont mal faits mais j'accroche pas à l'univers. Peut-être qu'aujourd'hui ça me plairait plus, qui sait...
Il y a aussi Le labyrinthe de Pan qui m'intrigue pas mal de Del Toro.

H_2_B

Citation de: Charles Montgomery Burns le 26 Août 2014, 21:02
Comme tu dis on a deux interprétations différentes du personnage, donc en définitif ça sert à rien d'essayer de se convaincre l'un l'autre du contraire.


De toute façon, impossible de faire changer les goût d'un autre. Seul le point de vue peut changer. Je n'essaye pas de te convaincre que j'ai plus raison que toi parce que ça n'aurait pas de sens vu qu'on parle de ressenti et donc de subjectivité. C'est juste cool de pouvoir discuter et échanger sur un film.

Citation de: Charles Montgomery Burns le 26 Août 2014, 21:02
C'est la toute la subtilité du jeu de Ryan Gosling ! Son aspect silencieux prend un sens différent dans deux situations opposées et reste pourtant plus ou moins la même.

Cette simple phrase me conforte dans l'idée qu'on n'arrivera à rien dans la mesure où je n'ai absolument pas ressenti de subtilité dans le jeu de Gosling. C'est ce que je dis depuis plusieurs posts : on a une vision différente du gars renforcé par le jeu d'acteur de Gosling et ce qui te semble logique ne l'est pas pour moi.

Pour moi, Drive est avant tout un exercice de style. Refn veut montrer qu'il sait réaliser et met le plus d'effets possible dans son film. Tu as évoqué Wes Anderson pour faire un parallèle avec la réalisation de OGF mais ça marche tout aussi bien pour Drive. Je le répète, le film est bien dans sa forme mais je trouve le fond trop faible pour me captiver sur 1 h 30. Et à nouveau, je prends pour exemple le fait qu'on parle souvent de Drive pour sa forme plus que par le fond. Pire, au moment de sa sortie, on ne parlait pratiquement que de Kavinsky quand on évoquait le film.

Citation de: Charles Montgomery Burns le 26 Août 2014, 21:02
Sinon tiens en parlant de Dallas Buyers Club, j'ai vu le film récemment et j'ai bien apprécié. Deux très belles performances de la part de McConaughey et Leto. J'en ferais une petite ciritque à l'occasion si jamais ça t'intéresse. :)

Yep, bien sûr que ça m'intéresse. Chaque avis est intéressant. J'avais moi aussi bien aimé le film malgré quelques problèmes de rythme compensés par un trio d'acteurs excellents et une histoire passionnante et troublante.

The Reg

Bon j'ai revu Sur la piste du Marsupilami (2012, Alain Chabat)... et pourtant la bande annonce était assez marrante, mais c'est un syndrome français assez répandu, presque tout ce qui est drôle est dans la bande-annonce, c'était le cas des Bronzés 3 par exemple. Et ici c'est pareil. :-\ Oui, je ne vous ferai pas le coup du suspense, c'est raté. Adapter le Marsupilami au cinéma, un si grand classique de la bande-dessinée, avant de voir le film je me demandais pourquoi ça n'avait pas encore été fait ! Après l'avoir vu j'ai compris...

Et pourtant la présence d'Alain Chabat à la réalisation qui apporte son savoir faire (merci encore pour Mission Cléopâtre, Alain) et son capital sympathie puisqu'il tient aussi le rôle principal, étaient des éléments rassurants. Il joue Dan Geraldo, un journaliste qui part en Palombie pour faire un reportage sur le peuple Paya. Il aura pour guide Pablito, joué par Jamel Debbouze, qui lui fait découvrir la jungle palombienne. Si ce n'est que le jeu de Jamel n'a pas varié d'un poil depuis Mission Cléopâtre (est-ce que ça vient de lui ou de la direction de Chabat...) jusqu'à leur rencontre ça allait. Et puis le film est entré dans le vif du sujet.

Pablito affirme depuis longtemps avoir vu un jour le Marsupilami mais personne ne le croit, étant donné sa réputation (justifiée) de magouilleur. Il promet à Dan de l'amener au peuple Paya, mais en réalité, c'est lui et ses enfants qui sont grimés. Dan remarque assez vite la supercherie en voyant que Pablito a gardé ses pompes habituelles et surtout quand il essaie de lui faire avaler qu'une danse et un chant rituel de la tribu des Paya sont « Qui ne saute pas n'est pas Paya ».

Normal, oui. Mais là le vrai peuple Paya se pointe et les fait prisonniers. Immobilisés, arrive alors un... Chihuahua. On ne sait pas trop ce qu'une tribu dans la jungle fait avec un Chihuaha, déjà. Mais pire, il va se mettre à... enculer Jamel dans l'oreille. Amis de la classe et du bon goût dans un film familial, bonjour. Puis le peuple Paya les libère et leur parle d'une prophétie. Un d'entre eux fait référence au film Avatar, un autre mange du Pop-corn. Et ça, c'est censé être plus crédible que l'arnaque de Pablito ?

Car on touche là au problème du film : Tout fait faux. Les décors font faux. Les costumes font faux. A part certaines prises d'hélicoptères, la jungle fait fausse. Les maquillages font faux. Le méchant de l'histoire, joué par Fred Testot, est un vieux botaniste qui veut rajeunir grâce aux propriétés d'une fleur. Je me souviens que, le voyant pour la première fois, je n'avais pas reconnu l'acteur, j'avais oublié qu'il jouait dans ce film. Mais j'avais tout de suite grillé un acteur portant une prothèse pour le vieillir. Juste un petit chiffre : On parle de près de 40 millions d'euros de budget. Tant pis si c'est dépassé de faire la conversion, j'assume : 260 millions de francs, bordel de merde ! Et vous ne pouviez pas faire mieux comme maquillage et, pire, comme Marsupilami ?

Car la bande annonce m'avait déjà mis en garde. L'animal qui est censé porter le film, le Marsupilami, est raté. Et ça c'est impardonnable. Il était inévitable qu'ils le fassent par ordinateur, il était inévitable qu'il ne soit pas parfait, car on parle d'un film français. Mais là, c'est carrément du sabotage. Cette monstruosité jaune flashy c'est le Marsupilami ? Ses poils sont moins réussis que ceux de Sulli dans Monstres et Compagnie, 10 ans plus tôt ! Résultat non seulement impossible d'oublier qu'il est fait par ordinateur, mais difficile d'oublier son incrustation. Il est dur de croire à sa présence, quand il se meut au milieu des interprètes. Ils essaient sans doute de tout leur cœur de faire croire qu'ils le voient mais ça ne marche pas.


"Coucou, tu veux voir ma queue ?"

Et si c'était drôle encore... mais pas tellement, en fait. Il y a beaucoup de parodies et références cinématographiques assez hors sujet, comme s'ils avaient essayé d'en caser le plus possible. Dans l'ensemble certaines blagues marchent assez bien mais au risque de me répéter, la bande annonce nous en a déjà livrés. Il n'y aura de cascades de rires que chez des gens très bons publics, ou très jeunes. Ou adeptes de blagues pipi caca. J'ai même commencé à me demander si je ne m'étais pas trompé de film quand j'ai vu que le dictateur de la Palombie, le Général Pochero joué par Lambert Wilson, était un fan hardcore de Céline Dion et que les gags sur le sujet se multipliaient. Pourtant, je dois quand même admettre qu'il a réussi à m'arracher quelques rires. Et si une scène de ce film a marqué les spectateurs, c'est lorsqu'il chante « I'm Alive » aussi décalé que ça apparaisse vu le reste de l'univers et aussi stupides apparaissent les gardes.

D'ailleurs en tant qu'amateur de Spirou, j'avais tout de même parfois l'agréable sensation de retrouver l'excellent album « Le dictateur et le champignon », car le film se déroule dans les mêmes lieux, avec la même armée... du reste, il est tout aussi antimilitariste que l'était Spirou. Franchement, je ne pense pas que l'intention de Chabat était malhonnête et qu'il s'est dit en premier lieu qu'il allait faire du pognon grâce à une licence forte. Je veux croire qu'il aimait vraiment son sujet et peut-être aussi voulait-il effacer le bide de RRRrrrr !!!!

Mais c'est maladroitement fait. Ses quelques qualités ne peuvent pas masquer un film un peu poussif, car la recette est mauvaise. Il essaie de nous faire un peu rêver avec un univers un peu mystique voire magique, mais trop de gags hors de propos nous ramènent sur terre. La musique je l'avais oubliée 2 minutes après la fin du film et ce n'est pas visuellement que ça fera passer la pilule, les décors sont dignes de la SFP et l'absence de réussite visuelle du Marsupilami c'est la goutte d'eau. Je reste assez surpris par la presse qui a quasi unanimement encensé ce film. Même les Inrocks ! Vous aurez quoi passer une soirée sympa, une fois, lors d'un futur inévitable passage sur TF1, mais je doute fort qu'il devienne un film de culte.

Dr. Nick

Belle critique Régis. :) Et pourtant je ne suis pas trop d'accord. J'ai apprécié le film moi, et depuis un moment je me suis dit qu'on arriverait plus à en faire des comédies françaises drôles (alors que ça pullule au ciné ces temps-ci des comédies). Ou bien parce que je suis plus jeune que toi... ^^
Je te donne raison sur certains points: certains passages sont assez faux (en même temps faut pas chercher la logique dans les films comme ça :D), ou bien archi lourdingues (le chihuahua en effet). Mais j'ai passé mon temps à me marrer avec des comiques de geste ou de parole (et aussi quelques clins d'oeil sympas comme pour 24 heures chrono, d'autres moins sympas comme pour Avatar), et je me suis dit que c'est l'essentiel pour un film comme celui-ci. C'est pas aussi drôle que Mission Cléopâtre mais c'est déjà ça. Et Jamel, même si son jeu est toujours le même, me fait encore rire.
Je vais pas me répéter davantage, nous avons des avis différents, mais tu as tout de même fait une bonne critique. :)
Ever danced with the devil in the pale moonlight ?

The Reg

Ok d'acc, merci et tant mieux si tu as quand même aimé. Tu as pensé quoi du Marsu en lui-même ?

Dr. Nick

En gardant en tête que le film est français et qu'ils ne sont pas aussi doués que les américains sur ce sujet (;D), je l'ai trouvé plutôt bien fait, même s'il est vite dissimulé par les interprètes.
Ever danced with the devil in the pale moonlight ?

Springfield83

Oh superbe critique Régis.
J'ai vu seulement une partie du film, plutôt la fin... Et effectivement ce que j'en retiens c'est un marsupilami très moche graphiquement, trop lisse qui ne fait pas réel une seule seconde avec une manière de se déplacer trop fluide, on dirait qu'il ne produit aucun effort pour sauter.