Affreux, sales et méchants
Evitez leur quartier, l'école de leurs enfants, la crêche de la petite dernière, la centrale nucléaire du papa, les cours de peinture de la maman et le terrain de skate-board du fils. Cachez vos canettes de bière, vos bonbons et vos côtes de porc (le père en rafolle). Revoilà sur France 3, après Canal+, les Simpson, la famille qui a révolutionné le dessin animé.
Avant l'irruption, en 1989, de Homer, Marge, Bart, Lisa et Maggie, tout allait pour le mieux dans le petit monde stérilisé de la télévision américaine : le Cosby Show distillait ses bons sentiments unitaires, les flics cathodiques attrapaient les malfrats et le "soap opera" avait encore de beaux jours devant lui.
Depuis l'arrivée de cette famille sale, bête et méchante, l'Amérique se regarde dans le petit écran. Mieux : elle aime ça. Six ans que cette tribu d'incultes fait la loi outre-atlantique : les Simpson ont laminé l'indétrônable Bill Cosby - une première - et figurent aujourd'hui au cinquième rang des programmes préférés des américains. Au passage, la série a raflé une dizaine d'Emmy Awards, l'équivalent de nos 7 d'Or.
Pour arriver à bout d'un épisode qui coûte 500 000 dollars, 200 personnes s'acharnent jour et nuit à produire 15 840 dessins. Côté scénario, la Fox, productice de la série, fait appel à des diplômés de Harvard et à des spécialistes des show télévisés. C'est que le public est exigeant et le commerce aussi. Comme Mickey et tous ses amis à poils et à plumes, Homer et sa progéniture se retrouvent sur des paquets de céréales, des bonbons acidulés, des T-shirts (message célèbre de Bart : "Cancre et fier de l'être") et des jeux vidéo.
Frédéric
Bénudi